Blessure course à pied : l’importance du choix des chaussures de running

D’après une étude de Malisoux et .al (2016) dans le British Journal of Sport Medicine.

Dans cet article, l’équipe de Malisoux a étudié les facteurs de risque de blessure chez les coureurs à pied. Ils se sont notamment intéressés à l’équipement utilisé par les coureurs et au défaut de stabilité appelé « pronation », car on sait que la pronation concerne 40 à 50% de la population mondiale.

Mais ce défaut de stabilité est-il une des causes principales de blessures chez les coureurs à pied ? Et comment mettre en évidence une blessure causée par un mauvais choix de chaussure de running ? 

Analyse du mouvement lors de la course à pied

Pour cette étude, les biomécaniciens se sont intéressés aux différents mouvements du pied ainsi qu’au matériel utilisé par les coureurs.

Protocole de l’étude des facteurs de risque de blessure en course à pied

Dans cette étude, 372 coureurs à pied ont été analysés. Les chercheurs ont dans un premier temps déterminé le type de foulée du coureur par l’intermédiaire de tests scientifiquement validés et des technologies d’analyse du mouvement.

Les coureurs ont ensuite été classés selon leur type de foulée : pronatrice, universelle ou supinatrice (cf : image 1 : Les différents mouvements du pied)

Après cette série analyse, une paire de chaussures de running leur a été attribuée :

• Une paire de chaussures « universelle » ou « neutre » (sans contrôle de pronation)

• Une paire de chaussures avec un contrôle de pronation.

Les paires de running ont alors été attribuées aléatoirement sans prendre en compte le type de foulée du coureur. Ainsi les coureurs pronateurs ont reçu soit une paire de running avec contrôle de pronation, soit une paire de running universelle, donc sans contrôle de pronation. Il en fut ensuite de même pour le groupe de coureurs neutres, qui n’ont donc pas besoin de contrôle de pronation. 

Cette étape est cruciale car elle permet de mettre en évidence le bon ou le mauvais choix du matériel utilisé par un coureur à pied en cas de blessure. 

La deuxième étape du protocole consiste à réaliser un suivi des coureurs étudiés.

Pendant 6 mois, chaque coureur a suivi son propre entraînement accompagné d’un suivi des chercheurs concernant une multitude de variables (temps de course, nombre de kilomètres, blessures, douleurs, échelle de fatigue, type de surface de pratique…).

Au terme de ces 6 mois, l’équipe des chercheurs a comparé les différents résultats obtenus. 

Résultat de l’étude des blessures de la course à pied

Les résultats de l’étude mettent en évidence une incidence de la blessure plus faible chez les coureurs pronateurs, portant des chaussures avec contrôle de la pronation. En effet, parmi tous les coureurs pronateurs, seulement 17.6% d’entre eux présentaient une douleur ou une blessure alors qu’ils portaient une chaussure avec un renfort contre la pronation. En revanche, 32.4% des coureurs pronateurs présentaient une douleur ou une blessure alors qu’ils portaient une chaussure neutre.

A contrario, les sujets ayant une foulée universelle n’ont pas présenté de douleur ou de blessure avec une chaussure universelle mais certains d’entre eux ont ressenti une douleur ou une gêne avec l’usage d’une chaussure qui contrôle la pronation.

Conclusion de l’étude des blessures de la course à pied

Ce type d’étude réalisée par Malisoux et .al (2016)  permet de mettre en évidence quelques expertises pouvant avoir une importance capitale dans la prise en charge des patients en podologie du sport.

En effet, les coureurs pronateurs équipés de chaussures de running avec contrôle de la pronation montreraient moins de risque de blessures. Les sujets pronateurs équipés de chaussures de running sans contrôle de la pronation présentent davantage de risques de douleurs et/ou de blessures. Le choix d’une paire de chaussures adaptée à la foulée du coureur est donc primordial afin limiter l’incidence de blessures.